Si vous lisez cette page, c’est peut-être parce que vous venez de faire retirer votre stérilet Mirena. Ou bien vous vous posez des questions sur ce qu’il va se passer après ce retrait. Vous n’êtes pas seule. Beaucoup de femmes se retrouvent dans cette période charnière entre contraception et ménopause, et manquent d’informations simples, claires, humaines.
Dans cet article, on va parler sans détour des effets possibles après le retrait du dispositif Mirena pendant la ménopause. Que se passe-t-il dans le corps ? Quels symptômes peuvent apparaître ? Quand consulter ? Quels traitements sont envisageables ? Et surtout, comment vivre au mieux cette étape si particulière.
Comprendre le contexte hormonal : ménopause et Mirena
Qu’est-ce que le stérilet Mirena ?
Le stérilet hormonal Mirena, ou DIU hormonal, est un dispositif intra-utérin. Il diffuse une hormone progestative appelée lévonorgestrel. Une fois inséré dans l’utérus, il libère chaque jour une petite quantité d’hormone. Cela épaissit la glaire cervicale, réduit la croissance de l’endomètre, et parfois, bloque l’ovulation. C’est donc un moyen de contraception très efficace, utilisé par des millions de femmes dans le monde.
On le confond parfois avec le DIU au cuivre, qui n’a pas d’hormones. Mais les effets, la durée d’action et les indications sont différents.
La ménopause, cette période pas comme les autres
La ménopause marque la fin naturelle des cycles menstruels. Elle survient en moyenne autour de 51 ans. Elle se définit comme l’arrêt complet des règles depuis 12 mois consécutifs. Le corps cesse alors de produire des ovules. Le taux de FSH (hormone folliculo-stimulante) augmente, tandis que les taux d’œstrogènes chutent. Cela provoque divers symptômes : bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, baisse de libido, troubles du sommeil, prise de poids, etc.
Mais si vous portez un stérilet Mirena, c’est parfois plus difficile de savoir si la ménopause est réellement là. Pourquoi ? Parce que l’hormone libérée par le DIU peut provoquer une aménorrhée : autrement dit, une absence de règles qui n’a rien à voir avec la ménopause elle-même. D’où l’importance d’un bon suivi.
Mirena et périménopause : contraception ou traitement ?
Mirena n’est pas seulement une méthode contraceptive. Dans certains cas, il est utilisé à visée thérapeutique. Par exemple pour soulager des saignements abondants ou réguler des troubles menstruels. Il peut donc accompagner certaines femmes jusqu’à la ménopause, voire être utilisé comme partie d’un traitement hormonal substitutif (THS) en association avec des œstrogènes par voie orale ou cutanée.
Que se passe-t-il après le retrait du stérilet ?
Les effets immédiats possibles
Une fois Mirena retiré, les premières réactions du corps sont très variables d’une femme à l’autre. Certaines ne ressentent rien de particulier. D’autres signalent des douleurs pelviennes légères, des maux de tête, ou des saignements ponctuels. Ces saignements ne sont pas des règles, mais une réaction à l’arrêt du progestatif. Cela peut durer quelques jours à quelques semaines.
Pour certaines femmes, c’est la toute première fois depuis des années qu’elles voient du sang. Cela peut surprendre, inquiéter même. Pas de panique : si ces pertes sont modérées et ne durent pas plus de quelques semaines, c’est généralement bénin.
Les effets différés : plusieurs semaines ou mois après
Les semaines qui suivent peuvent aussi être marquées par une reprise de symptômes oubliés. Si vous étiez en périménopause, l’arrêt de Mirena peut « révéler » des signes jusque-là atténués. Bouffées de chaleur, insomnies, sueurs nocturnes, irritabilité, douleurs articulaires, sécheresse vaginale ou baisse de libido peuvent réapparaître. La progestérone du DIU n’étant plus là pour jouer son rôle régulateur, le corps se remet à sa propre horloge hormonale.
Certaines femmes évoquent aussi une prise de poids, notamment au niveau du ventre. D’autres ressentent des tensions dans les seins, une fatigue diffuse, ou des changements d’humeur. Cela dépend beaucoup du statut hormonal réel à ce moment-là, et du moment choisi pour retirer le dispositif.
Comment savoir si la ménopause est installée ?
Sans règles depuis plusieurs années à cause du Mirena, il est souvent compliqué de dater le début de la ménopause. Pour cela, un test sanguin peut aider : un dosage de la FSH, de l’estradiol, parfois de la LH. Si la FSH est élevée, c’est un signe que les ovaires sont en pause. Un professionnel de santé peut vous aider à interpréter ces résultats.
Mais le test ne fait pas tout. Le ressenti, les symptômes, la dernière date d’insertion du stérilet, votre âge, et vos antécédents jouent aussi un rôle. Le suivi médical reste la meilleure option pour un diagnostic fiable.
Adapter sa prise en charge post-Mirena
Faut-il un traitement hormonal substitutif (THS) ?
Le THS est parfois proposé aux femmes qui souffrent beaucoup de symptômes liés à la ménopause. Il associe en général un estrogène et un progestatif. Si vous aviez un Mirena, celui-ci jouait déjà le rôle de progestatif. Après retrait, il peut être intéressant de discuter avec votre médecin de la suite à donner.
Mais le THS ne convient pas à tout le monde. Certaines femmes préfèrent des méthodes naturelles, des compléments à base de plantes, ou simplement des ajustements d’hygiène de vie.
Suivi médical après retrait : pourquoi c’est important
Après le retrait du dispositif, il est conseillé de faire un bilan gynécologique. Cela peut inclure une échographie, un frottis, une prise de sang, un suivi du poids, ou une évaluation de la densité osseuse (ostéoporose). C’est aussi l’occasion d’aborder les risques cardiovasculaires, le statut hormonal, et de discuter des éventuelles options contraceptives si vous n’êtes pas encore officiellement ménopausée.
Certains signes peuvent nécessiter une consultation rapide :
- saignements abondants ou prolongés après le retrait
- douleurs inhabituelles ou persistantes au niveau de l’utérus ou du bas-ventre
- apparition soudaine de bouffées de chaleur très intenses
Se réapproprier son corps après le retrait
Une phase de transition peu racontée
Beaucoup de femmes témoignent d’un changement dans leur perception d’elles-mêmes après avoir retiré le Mirena. Cela peut être lié à la sensation de « retrouver un corps libre », ou à la surprise de devoir à nouveau écouter les signaux hormonaux. Il peut y avoir des hauts et des bas, des émotions mélangées.
Retrouver une libido, une sensation de désir, une peau différente, un corps qui change : tout cela fait partie de l’expérience. C’est parfois inconfortable, parfois apaisant.
Pratiques douces pour accompagner cette période
Pour soulager les symptômes ou tout simplement prendre soin de soi, certaines femmes optent pour des approches douces : yoga hormonal, acupuncture, méditation guidée, massages, alimentation anti-inflammatoire, micronutrition. D’autres tiennent un journal pour noter leurs ressentis, leurs cycles, leur humeur. Cela aide à mettre des mots sur les sensations et à suivre l’évolution au fil des jours.
Foire aux questions
Quand retirer le stérilet Mirena à la ménopause ?
En général, on le retire 1 an après la dernière date supposée de règles, si un diagnostic de ménopause a été confirmé.
Quels sont les effets secondaires les plus fréquents après le retrait ?
Douleurs légères, saignements, symptômes hormonaux : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, humeur instable.
Puis-je tomber enceinte après le retrait ?
Oui, si vous n’êtes pas ménopausée. Une contraception complémentaire peut être nécessaire, en fonction de votre âge et de votre cycle.
Mirena peut-il masquer l’entrée en ménopause ?
Oui. Il rend souvent les cycles silencieux. Un dosage hormonal est parfois nécessaire pour vérifier le statut ménopausique.
Faut-il faire un test de grossesse avant de le retirer ?
Oui, si vous avez eu des rapports non protégés et que vous êtes encore en âge de procréer.
Ressources utiles
- Notice Mirena – Agence nationale de sécurité du médicament
- Site du Collège National des Gynécologues Obstétriciens de France
- Livres : « La Ménopause sans tabou » – Thérèse Clerc
- Applications utiles : Mon suivi ménopause, Flo, Gyn&co
- Professionnels à consulter : gynécologue, sage-femme spécialisée en périménopause, médecine interne
Le retrait du stérilet Mirena pendant la ménopause est une étape importante. Elle marque souvent la fin d’un chapitre, et le début d’un autre. Si cette transition peut être accompagnée d’effets secondaires ou de doutes, elle est aussi l’occasion de se reconnecter à soi, de faire des choix éclairés, et de prendre soin de sa santé autrement.
En cas de question, n’hésitez pas à parler avec un professionnel de santé. Il existe des solutions, des conseils personnalisés, des approches médicales ou naturelles pour vous accompagner. Votre corps change, mais il vous parle. Écoutez-le, sans peur, et avec douceur.