Beaucoup de personne s’interrogent sur la durée d’une crise de diverticulite et sur les facteurs qui peuvent influencer ce délai. Comme pour toute pathologie inflammatoire, la durée de guérison dépend de plusieurs éléments, dont la sévérité de la poussée de diverticulite, le traitement médical instauré, les habitudes de vie et le mode de vie du patient (alimentation, stress, activité physique, etc.). Dans cet article, nous vous proposons un tour d’horizon complet : définition, causes, traitement, régime alimentaire, prévention, et conseils pratiques pour optimiser la qualité de vie et réduire le risque de récidive.
Qu’est-ce que la diverticulite ?
Définition et lien avec les diverticules, la diverticulose et la sigmoïdite
La diverticulite prend racine dans la présence de diverticules le long de la paroi colique. On parle de diverticulose lorsqu’il existe plusieurs diverticules au niveau du tube digestif sans pour autant qu’il y ait d’inflammation. Lorsque ces diverticules s’enflamment ou s’infectent, ils provoquent une diverticulite colique. Si cette inflammation se localise spécifiquement dans le côlon sigmoïde, on emploie parfois le terme de « sigmoïdite ».
La diverticulose colique est particulièrement fréquente chez les personnes plus âgées et souvent asymptomatique. En revanche, si l’infection se déclare, la douleur abdominale peut rapidement devenir intense, surtout en fosse iliaque gauche (ou inférieur gauche de l’abdomen).
Causes et facteurs de risque
Parmi les facteurs qui favorisent la formation de diverticules et leur inflammation, on retrouve :
- Une alimentation riche en sucres et en graisses, et pauvre en fibre.
- Des habitudes alimentaires favorisant la constipation (manque de fruits et légumes, de céréales complètes, etc.).
- Le mode de vie sédentaire (manque d’activité physique).
- L’âge (avec le temps, la paroi intestinale s’affaiblit).
- Un contexte social défavorable (stress, difficulté d’accès à des aliments sains, etc.).
Lorsqu’une infection se développe dans ces poches, la diverticulite peut entraîner différents degrés de sévérité : diverticulite non compliquée, crise compliquée (par exemple, abcès, perforation, hémorragie diverticulaire), etc.
Symptômes et signes annonciateurs
Les symptômes classiques de la diverticulite comprennent :
- Douleur au bas de l’abdomen à gauche (parfois diffuse).
- Fièvre importante (indicateur d’infection).
- Troubles du transit (constipation ou diarrhée).
- Possibilité de saignements en cas d’origine diverticulaire hémorragique.
À ce stade, une prise en charge rapide est indispensable pour éviter une aggravation.
Quels facteurs influencent la durée d’une crise de diverticulite ?
Gravité de l’infection et état de santé général
La classification de Hinchey est souvent utilisée pour évaluer la sévérité de la diverticulite aiguë sigmoïdienne. Plus la crise de diverticulite est avancée dans cette classification, plus la durée d’hospitalisation et la durée de guérison peuvent s’allonger.
- Diverticulite simple (ou diverticulite non compliquée) : la poussée guérit généralement rapidement avec un traitement médical bien conduit.
- Diverticulite sévère : nécessite parfois une intervention chirurgicale pour prévenir ou traiter la complication (abcès, perforation, péritonite).
Le patient qui est immunodéprimé ou insuffisant rénal (par exemple en situation d’insuffisance rénale ou d’insuffisant rénal chronique) verra probablement la durée de l’antibiothérapie et de la crise s’allonger, car le traitement doit être adapté à son état.
Traitement médical et impact sur la guérison
Le traitement de la diverticulite s’appuie souvent sur une antibiothérapie par voie orale ou parfois par voie intraveineuse, notamment lorsque la crise est plus sévère. Des antibiotiques tels que l’amoxicilline associée à de l’acide clavulanique sont fréquemment prescrits.
- Durée de l’antibiothérapie : en général de 7 à 10 jours pour une diverticulite non compliquée. Si la crise répétée est plus grave ou si le patient présente une anomalie systémique (ex. score ASA élevé, absence de comorbidité étant un facteur plus favorable), la durée peut être prolongée.
- Réponse au traitement : Plus la prise en charge est précoce, plus le repos du tube digestif et l’amélioration des habitudes de vie (réduction du stress, régime riche en fibres après la phase aiguë, etc.) sont mis en place rapidement, plus la durée d’une crise sera courte.
Alimentation et hygiène de vie
Une alimentation riche en fibres (fruits et légumes, céréales complètes) est souvent recommandée en prévention, mais en période d’épisode aigu, il peut être conseillé un régime sans résidus pour mettre le tube digestif au repos. Le régime alimentaire est donc évolutif : on peut débuter par un régime léger (semi-liquide ou pauvre en fibres), puis augmenter progressivement l’apport en fibre.
En parallèle, un mode de vie sain associant réduction du stress, activité physique modérée (en dehors de la phase aiguë) et hydratation suffisante contribue grandement à réduire le risque de récidive et à raccourcir la durée d’une crise.
Combien de temps dure concrètement une crise de diverticulite ?
Il n’existe pas de réponse unique à la question « Combien de temps dure une crise de diverticulite ? ». On distingue toutefois plusieurs scénarios :
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Diverticulite simple (première poussée) :
- La crise peut durer de 3 à 7 jours.
- Les symptômes (douleurs, fièvre) commencent à diminuer rapidement une fois l’antibiotique administré.
- La durée d’hospitalisation n’est pas toujours nécessaire, surtout en cas de patient jeune ou en absence de comorbidité.
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Diverticulite sévère ou crise compliquée:
- Peut durer plusieurs semaines, notamment si un abcès ou une perforation se forme.
- Parfois, une intervention chirurgicale comme une sigmoïdectomie élective (résection du segment de côlon sigmoïde atteint) ou une chirurgie prophylactique est nécessaire, surtout si la crise se répète ou s’accompagne de complications.
- La durée d’hospitalisation et la durée de l’antibiothérapie sont alors plus longues, pouvant atteindre deux à trois semaines, voire plus.
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Cas particuliers:
- Patient immunodéprimé ou insuffisant rénal : la prise en charge s’avère plus complexe, et le suivi doit être renforcé.
- Contexte social défavorable : difficultés à suivre un traitement médical ou un régime alimentaire strict, ce qui peut prolonger la crise.
Comment raccourcir ou mieux vivre la crise ?
Approches complémentaires pour soulager l’inflammation
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Repos du tube digestif:
- Au pic de la poussée de diverticulite, il est souvent conseillé de mettre l’appareil digestif au repos. Un régime sans résidus ou liquide pendant quelques jours permet de soulager la paroi colique.
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Gestion du stress:
- Le stress chronique peut exacerber l’inflammation. Des techniques comme la méditation, le yoga, ou encore une réduction du stress via des thérapies cognitivo-comportementales peuvent aider à mieux gérer la crise.
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Prise de compléments adaptés (avec accord médical) :
- Certains probiotiques peuvent favoriser un équilibre du tube digestif.
- Les compléments riches en fibres solubles (psyllium) peuvent être utiles en phase de récupération, pas pendant l’épisode aigu.
Exercices physiques doux et accompagnement
- Activité physique modérée après l’amélioration des symptômes. Par exemple, de la marche ou du vélo d’appartement léger aide au bon fonctionnement intestinal.
- Soutien psychologique ou social, en particulier si la diverticulite s’inscrit dans un contexte social défavorable (isolement, difficultés financières, etc.).
Intervention chirurgicale si nécessaire
En cas de diverticulite colique compliquée (abcès, perforation, ou crise répétée), un traitement chirurgical peut s’envisager. Cette résection anastomose consiste à enlever la portion malade du côlon (souvent la partie du côlon sigmoïde) et à réunir les deux segments sains (c’est l’anastomose). On parle également de sigmoïdectomie élective lorsqu’on planifie l’opération pour éviter de futures complications.
Cette étape chirurgicale, qui peut être considérée comme une chirurgie prophylactique, est recommandée pour préserver la qualité de vie et réduire significativement le risque de récidive chez les patients ayant eu plusieurs épisodes de diverticulite sévère ou présentant un score ASA élevé (indiquant un patient avec anomalie systémique).
Étapes de la convalescence et prévention à long terme
Reprise progressive d’une alimentation équilibrée
Après une diverticulite aiguë sigmoïdienne, il faut réintroduire progressivement un régime riche en fibre pour aider le transit. Cependant, cette réintroduction doit être prudente et personnalisée :
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Phase de transition:
- Passer d’un régime sans résidus à un régime alimentaire plus varié avec des aliments faciles à digérer (ex. bouillons, compotes, légumes cuits).
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Phase de consolidation:
- Ajouter petit à petit des fruits et légumes cuits, puis crus lorsque les symptômes ont totalement disparu.
- Favoriser les céréales complètes et les légumineuses (lentilles, pois chiches) une fois que le tube digestif tolère de nouveau les fibres.
Suivi médical et examens de contrôle
- Abdomen sans préparation (ASP), coloscopie de contrôle ou scanner de la cavité abdominale peuvent être réalisés pour vérifier l’évolution de la maladie diverticulaire.
- En cas de crise répétée, votre médecin pourra discuter avec vous de l’éventualité d’une intervention chirurgicale pour éviter d’autres complications.
- Une attention particulière est requise si vous êtes immunodéprimé ou insuffisant rénal, car le traitement doit être adapté à votre état de santé général.
Prévention des récidives : adopter un mode de vie sain
Pour conserver un gros intestin en bonne santé et minimiser le risque de récidive, il est primordial de travailler sur les habitudes de vie :
- Alimentation équilibrée : privilégier une alimentation riche en fibres (fruits et légumes, légumineuses, céréales complètes), tout en restant attentif au confort digestif.
- Hydratation : boire suffisamment d’eau (1,5 à 2 litres par jour, selon les recommandations de votre médecin).
- Réduction du stress : techniques de relaxation, loisirs, activité physique modérée, etc.
- Surveillance médicale régulière : en particulier après la première poussée de diverticulite.
Foire aux questions (F.A.Q.)
1. Quel est le rôle d’un régime sans résidus pendant un épisode aigu de diverticulite ?
Durant une poussée de diverticulite, un régime sans résidus aide au repos du tube digestif. Cela signifie éliminer temporairement les aliments riches en fibres (crudités, céréales complètes) et privilégier des aliments plus faciles à digérer (bouillons, potages, purées). Une fois la phase aiguë passée, on réintroduit progressivement les fibres pour éviter la constipation.
2. Est-il toujours nécessaire d’avoir recours à l’intervention chirurgicale ?
Non. La chirurgie prophylactique ou la résection anastomose sont principalement indiquées en cas de crise compliquée, d’échec du traitement médical, de crise répétée, ou de sigmoïdectomie élective planifiée pour prévenir de futures complications. Si la diverticulite est non compliquée, une simple antibiothérapie par voie orale associée à un mode de vie sain peut suffire.
3. Quel antibiotique est fréquemment utilisé dans le traitement de la diverticulite ?
Un traitement courant associe l’amoxicilline à l’acide clavulanique. Dans certaines situations (allergies, patient immunodéprimé ou insuffisant rénal), d’autres classes d’antibiotiques peuvent être prescrites, éventuellement par voie intraveineuse si l’état du patient le justifie.
4. Pourquoi la classification de Hinchey est-elle importante ?
La classification de Hinchey détermine le stade de gravité de la diverticulite aiguë sigmoïdienne : des formes plus légères (stade I et II) aux formes graves (stade III et IV). Plus le stade est avancé, plus le traitement chirurgical risque d’être nécessaire et plus la durée de l’antibiothérapie peut être longue.
5. Comment prévenir l’hémorragie diverticulaire ?
L’hémorragie diverticulaire, bien que moins fréquente que l’infection, peut survenir chez certains patients. Elle se prévient en grande partie par :
- L’adoption d’un régime alimentaire riche en fibres pour réguler la pression dans la paroi colique.
- Une bonne hydratation pour éviter la constipation.
- Un suivi médical pour détecter toute faiblesse ou poche diverticulaire fragile.
Conclusion
En résumé, la diverticulite est une affection inflammatoire du côlon qui résulte de la présence de diverticules dans la paroi colique. La diverticulose colique, souvent asymptomatique, peut évoluer vers un épisode de diverticulite (première poussée ou crise répétée), avec des symptômes tels que douleur abdominale, fièvre et risque de complication si le traitement n’est pas rapidement instauré.
La question « Combien de temps dure une crise de diverticulite ? » n’a pas de réponse unique. Dans la plupart des cas de diverticulite simple, la durée de guérison est de l’ordre de quelques jours à une ou deux semaines, grâce à une antibiothérapie par voie orale ou intraveineuse. Lorsque la diverticulite sévère se complique (par abcès, perforation, etc.), une intervention chirurgicale (telle qu’une résection anastomose ou une sigmoïdectomie élective) peut s’avérer indispensable, prolongeant la durée d’hospitalisation et la convalescence.