Bonjour, je suis enceinte… et j’ai l’impression de produire un litre de salive par jour.
Si tu vis ça aussi, rassure-toi : tu n’es pas seule. L’hypersalivation, aussi appelée ptyalism gravidarum ou hypersialorrhée gravidique, cette production excessive de salive peut vite devenir un vrai poids au quotidien.
On parle souvent des nausées du premier trimestre, des remontées acides, de la fatigue… mais l’excès de salive reste encore peu connu, même s’il touche un bon nombre de femmes enceintes, en particulier au début de la grossesse. Est-ce normal ? Est-ce dangereux ? Est-ce que ça passe ? Et surtout, comment le supporter jour après jour ? On fait le point de manière claire, humaine, et avec des pistes concrètes.
Qu’est-ce que l’hypersalivation gravidique ?
L’hypersalivation pendant la grossesse, c’est le fait de produire plus de salive que la normale. Cela paraît anodin dit comme ça, mais certaines femmes parlent de litres de salive à gérer chaque jour. La bouche est en permanence pleine, et on ressent une sensation désagréable quasi constante. Parfois, il faut même cracher toutes les 5 minutes pour se soulager.
Le terme médical est ptyalisme, ou ptyalism gravidarum lorsqu’il survient dans le cadre de la grossesse. C’est une forme de salivation excessive liée à des changements hormonaux et à l’activation du système nerveux parasympathique, qui joue un rôle dans la sécrétion salivaire. On parle aussi de système nerveux autonome, qui est très sollicité pendant les .
Quand apparaît-elle ?
La salivation excessive survient en général au cours du premier trimestre, souvent dès les toutes premières semaines. Pour certaines femmes, elle diminue ensuite au fur et à mesure que la grossesse avance. Mais pour d’autres, elle peut durer jusqu’à l’accouchement – voire se prolonger légèrement en post-partum.
Quelles sont les causes de l’hypersalivation chez la femme enceinte ?
La cause exacte du ptyalisme gravidique n’est pas totalement comprise, mais plusieurs facteurs se croisent :
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Les hormones
La mise en place hormonale en début de grossesse bouleverse le corps. Les œstrogènes et la progestérone influencent la production de salive, et certaines femmes y sont plus sensibles que d’autres. Cette hypersialie peut être le premier signe perceptible des changements hormonaux. -
Les nausées et vomissements
Souvent, l’hypersalivation est associée à l’hyperémèse gravidique, une forme sévère de nausées et de vomissements pendant la grossesse. Le corps semble produire plus de salive comme pour se protéger, ou comme conséquence du reflux gastro-œsophagien. -
Le stress
Le stress, qu’il soit lié à la grossesse ou au quotidien, peut aussi activer le système nerveux parasympathique, favorisant la sécrétion de salive. -
Des sensibilités particulières
Certaines femmes développent une hypersensibilité au goût, aux odeurs, ou aux textures. L’alimentation, surtout les plats riches, épicés ou acides, peut déclencher une production excessive de salive. Même le fait de penser à un aliment peut suffire à déclencher cette salivation abondante.
Quels sont les symptômes associés à?
Le symptôme principal, bien sûr, c’est cette impression d’avoir constamment la bouche pleine de salive. Mais d’autres signes peuvent accompagner :
- Une envie permanente de cracher
- Une langue épaisse, un goût métallique ou fade
- Une gêne à parler ou à dormir
- Une perte de poids si l’excès de salive s’accompagne de fortes nausées
- Une baisse de la qualité de vie et une forme de repli social ou d’isolement
Certains jours sont supportables. D’autres non. Et c’est justement cette variabilité qui rend l’expérience si difficile à expliquer à l’entourage…
Comment gérer l’hypersalivation pendant la grossesse ?
Du côté médical
Il n’existe pas de médicament miracle contre l’hypersialorrhée gravidique. Mais en cas d’hyperémèse gravidique, un médecin ou une sage-femme peut proposer un traitement anti-nauséeux adapté à la grossesse, ce qui peut aider à réduire la production de salive en diminuant les reflux gastro et les envies de vomir.
Dans tous les cas, la prise en charge doit être encadrée. Aucun médicament ne doit être pris sans l’avis d’un professionnel.
Les solutions naturelles qui soulagent
Face à cette salivation excessive, certaines astuces naturelles peuvent aider :
- Mâcher un chewing-gum sans sucre ou des feuilles de menthe pour atténuer le goût et occuper la bouche
- Boire souvent à petites gorgées, surtout de l’eau fraîche
- Manger régulièrement, en fractionnant les repas, pour éviter les reflux gastro-œsophagiens
- Éviter les aliments riches, trop sucrés ou trop gras
- Tester l’acupuncture abdominale avec un praticien habitué à suivre les femmes enceintes
- Consulter un ostéopathe, notamment si l’hypersalivation s’accompagne d’autres maux digestifs
- Tenter des bains de bouche au bicarbonate de sodium dilué, uniquement si validé par votre sage-femme
Certains parlent aussi de remèdes naturels comme l’homéopathie, mais les preuves d’efficacité sont limitées. À tester si cela reste encadré.
Des réflexes au quotidien pour supporter les journées longues
Chaque femme développe ses propres petites stratégies. Voici celles qui reviennent souvent :
- Avoir un mouchoir ou un petit flacon vide pour cracher discrètement en public
- Garder une bouteille d’eau à portée de main, ou boire à la paille
- Se rincer la bouche régulièrement pour éviter les irritations des gencives
- Utiliser un gel dentaire doux en cas de goût désagréable ou de langue pâteuse
- Prévoir des moments de repos dans la journée, car la fatigue peut accentuer le phénomène
L’impact psychologique : trop souvent sous-estimé
Dire qu’on souffre d’hypersalivation, ce n’est pas simple. Il y a souvent une forme de gêne, de honte, parfois même un sentiment d’isolement. Certaines femmes n’osent plus sortir, ou ont peur de parler, par peur de baver. Ce signe invisible est pourtant bien réel.
Il est essentiel d’en parler à son entourage, à sa sage-femme ou à un médecin, pour ne pas rester seule avec ce mal-être. Il existe des groupes de soutien, des forums, des espaces de parole où d’autres femmes partagent leurs expériences. Cela peut vraiment aider à gérer la charge mentale.
FAQ : les réponses aux questions que vous vous posez
Est-ce normal d’avoir trop de salive enceinte ?
Oui. C’est un symptôme courant, surtout au premier trimestre. Il est gênant, mais non dangereux.
Dois-je cracher ou avaler ?
Il n’y a pas de règle. Certaines préfèrent cracher pour se soulager, d’autres parviennent à avaler la salive. Dans tous les cas, cela ne présente aucun risque pour le bébé.
L’hypersalivation peut-elle durer toute la grossesse ?
Parfois, oui. Mais pour la majorité des femmes, les symptômes diminuent au fil du deuxième trimestre.
Est-ce lié au sexe du bébé ?
Non. C’est une légende urbaine, il n’y a aucun lien avéré.
Existe-t-il un traitement efficace ?
Il n’existe pas de médicament ciblé pour l’hypersialorrhée gravidique. Seuls les traitements de l’hyperémèse peuvent parfois atténuer les symptômes.
En résumé
L’hypersalivation de grossesse n’est pas une pathologie grave, mais elle peut bousculer le quotidien. Elle est souvent liée à un changement hormonal, peut apparaître dès les premiers mois, et durer longtemps. Il existe des solutions naturelles pour mieux la vivre, et des réflexes simples pour ne pas se laisser envahir.
Si tu es concernée : tu n’es pas seule. Et tu n’as pas à supporter cela sans aide. Parle-en à ton équipe médicale, échange avec d’autres femmes enceintes, et surtout : prends soin de toi, jour après jour. C’est aussi ça, la grossesse.